An Pra

An Pra, artiste photographe, artiste plasticien

D’abord dessinatrice, je place la ligne au coeur de mon expression picturale dans une recherche fondamentale du mouvement qui, pour moi, est un principe vital.
Lorsque je dessine, je cherche à rendre dans une silhouette, même immobile, cette énergie qui la fait tenir dans l’espace, l’élan dynamique d’une attitude. Je m’attache à ce que le spectateur ressente la danse intime du personnage, trouvant en général mes sources d’inspiration et mes modèles dans la statuaire.
Passant du dessin à la peinture, je me suis assez naturellement tournée vers la technique calligraphique à la plume, traçant mes figures à l’encre de Chine sur des fonds colorés étudiés pour ménager aux lignes des accents émotionnels, dans la conviction que pour préserver la vivacité du mouvement il fallait maintenir l’autonomie de la ligne par rapport à la couleur, faire jouer l’une et l’autre en superposition et contrepoint.
Depuis quelques années j’ai adopté la technique du pochoir qui m’offre davantage de possibilités expressives et plastiques tout en stylisant plus encore la figure. Le travail à la bombe de peinture, dont je module l’effet de pulvérulence, me permet donner aux lignes une vibration propre à animer davantage la figure tout en réinstallant la dimension de la profondeur sur le plan de projection. J’utilise aussi la technique du tampon pour créer d’autres rendus de matières et des effets de mystère à la manière des gravures romantiques. Chacun de mes pochoirs reste issu d’un dessin initial que j’ai retravaillé pour en extraire l’onde énergétique, les lignes définissant la danse de la figure.
Si la ligne est vectrice du mouvement, elle a aussi cette vertu de styliser l’essentiel, dépouillé de l’anecdote et de la contingence. Les silhouettes que je trace (que je qualifie de figures en référence au répertoire d’attitudes qui forme la syntaxe de la danse) dressent l’évidence intrinsèque de leur élan vital sur la contingence d’un monde changeant qui les traverse et qu’elles traversent. J’aimerais que mes peintures suspendent la perception du temps pour ouvrir celle de l’intériorité.
J’envisage toujours les supports sur lesquels je projette mes figures comme des caisses de résonance destinées à les faire vibrer sur des tonalités différentes, comme des instruments emmenant le même morceau chacun dans une émotion particulière, autre. Plus que les couleurs, de plus en plus ce sont les matières qui me fascinent. L’approfondissement de leurs potentialités esthétiques et de leurs qualités plastiques est une aventure jouissive et fascinante.
Ma pratique est autodidacte. J’ai suivi une double formation universitaire de Lettres et d’Histoire de l’art. Ces deux tropismes se retrouvent dans mon travail, puisqu’il arrive que mes figures dialoguent avec l’écriture. Certaines sont tirées d’une lecture, comme le Centaure, d’autres fois ce sont elles qui me suggèrent un poème, poème qui peut venir jouer sa partition en arrière de la figure pochée.
J’ai publié un premier recueil de poésies, L’envol du pipit farlouse, en 2012.

Bien que le dessin et son développement dans les figures pochées reste prégnant dans mon travail artistique, mes envies créatives ont trouvé d’autres catalyseurs, chaque médium ayant sa propre vertu de révélateur intime. Je fabrique des masques qui sont souvent le théâtre de la dualité de l’être et je compose sur le vif des photos panoramiques où je fais jouer en chevauchements, glissements et décalages les instants de la vision.
Je perçois la vie comme un flux perpétuel aux réalités dynamiques et multidimensionnelles, et la volonté, cet élan vital, comme un fil d’acier tissant l’unité de notre être à travers.

An Pra, photographe

Mon travail photographique est une interrogation ou un jeu sur les choses et les perceptions, l’empreinte du réel et celle de nos formes projetées.
J’aime à trouver, à travers la prise de vue de l’objectif, une expression au glissement des perceptions, aux chevauchements des milliers d’instants de la vision qui se succèdent à vitesse supersonique, au mille-feuille de calques superposés qui s’inscrivent en nous, en infraconscience, dans un flux permanent faisant de notre vie et de notre panorama mental un palimpseste géant en modification constante.
Sommes-nous certains de la nature exacte de ce que nous avons vu ? Qui n’a pas fait cette expérience étrange d’un mirage apparu et sitôt disparu, d’une image entrevue prise pour une autre, d’un souvenir modifié par l’alchimie de l’inconscient, se superposant à un autre ?
Ma série sur les ombres, tout en s’inscrivant dans cette question globale de l’identité et de l’identification du réel, représente un travail davantage centré sur l’être et sa réalité, l’être et son ubiquité, l’être et sa porosité au monde environnant (qui est aussi le sujet de mes pochoirs). Et cette exploration du caractère fantomatique de l’être, aux formes évolutives, en projection au-delà des limites de son corps et dans l’entrelacement des impressions clandestines qui le traversent.

Expositions d’An Pra :
2015 :
23-26 octobre : 6eme Salon Business’Art, espace Pierre Cardin, 75008 Paris (Pochoirs, dessins)
Exposition Onirique rêverie à la galerie Numéro 1, Paris
2014 :
23-26 octobre : 6eme Salon Business’Art, espace Pierre Cardin, 75008 Paris (Pochoirs, dessins)

Contact : An Praanpra@rocketmail.com
06 32 05 63 74
http://www.an-pra.com
Prochaine exposition :

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